Bye bye Bayrou ?

Le Premier ministre François Bayrou a annoncé ce lundi 25 août qu’il solliciterait un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre.

En réalité, ce vote ressemble déjà à une démission posée sur la table : LFI, le RN et les socialistes ont annoncé quasi immédiatement qu’ils n’avaient plus confiance en lui.

Autrement dit, son gouvernement est condamné, et le scrutin du 8 septembre ne fera que l’acter.

En partant, Bayrou emportera avec lui le projet de budget 2026.

Ce budget, c’était (mais pas que) 2 jours fériés supprimés en 2026, donc 2 jours de travail gratuits imposés à tous, au nom d’une dette qu’on nous présente comme « notre dette ». Mais cette dette n’a rien d’une responsabilité collective. Elle est le résultat de 40 ans d’erreurs, de cadeaux fiscaux et de politiques menées quasi-systématiquement au service des plus riches.

Et quand on regarde les chiffres de la dette, ça fait mal quand même :

Jacques Chirac (1995-2007) a fait passer la dette publique de 55 % à 64 % du PIB, soit de ~700 à ~1 200 milliards €.

Nicolas Sarkozy (2007-2012) l’a laissée filer de 64 % à 90 % du PIB, soit ~1 200 à ~1 900 milliards €.

François Hollande (2012-2017) l’a portée de ~1 900 à ~2 250 milliards €.

Emmanuel Macron, présenté comme « le Mozart de la finance », l’a fait exploser de ~2 250 à ~3 250 milliards €, soit près de 110 % du PIB.

Voilà la réalité.

Alors, je suis désolé, mais je ne me sens pas solidaire de cette mauvaise gestion. Ce n’est pas ma dette, c’est leur dette. La dette des gouvernements successifs, des gestionnaires incompétents, des planificateurs médiocres, des stratèges de pacotille, des marchands de promesses électorales financées à crédit, des serviteurs des grandes fortunes.

Et c’est bien parce que cette dette est LEUR œuvre qu’ils n’ont aucun droit de nous demander aujourd’hui 2 jours de travail gratuit pour la payer.

LEUR DETTE, pas la nôtre.

Bayrou s’était accroché au poste de Premier ministre comme à son dernier espoir d’exister politiquement. Mais une fois arrivé à Matignon, plus rien. Ni cap, ni stratégie, ni volonté de construire une majorité solide, encore moins de dialogue social. Il s’est enfermé dans l’improvisation et les hésitations, jusqu’à se couper des syndicats qui étaient prêts à discuter. Il s’est sabordé lui-même, incapable de tenir la barre dans la tempête.

Avec sa chute, ce n’est pas seulement une carrière personnelle qui s’achève, c’est aussi un budget d’austérité bâclé qui tombe.

Un budget qui voulait faire porter le poids de la dette aux salariés & aux fonctionnaires, pendant que les grandes fortunes continuent de profiter des cadeaux fiscaux de l’ère Macron. La suppression de deux jours fériés devait rapporter 4 milliards. C’est exactement le montant perdu avec la suppression de l’ISF.

Voilà le cynisme.

Alors oui, la démission de Bayrou ouvre une période d’incertitude. Oui, le chaos politique n’est jamais une bonne nouvelle pour les travailleurs. Mais dans l’immédiat, c’est aussi un répit. Le pouvoir va devoir revoir sa copie. À nous de faire entendre notre voix dans ce moment de flottement. À nous d’exiger que les efforts cessent de peser uniquement sur le travail.

Bayrou voulait nous faire croire que « la dette, c’est chacun d’entre nous ». Non, la dette, c’est eux. Ce sont les gouvernements successifs qui, depuis quarante ans, accumulent les erreurs, le clientélisme et les renoncements. La dette, ce n’est pas le salarié qui se lève tous les matins pour produire des richesses. La dette, c’est leur œuvre, pas la nôtre.

Et c’est bien parce que la dette est leur responsabilité qu’ils n’ont aucun droit d’exiger de nous deux jours de travail gratuit pour la payer.

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